lunedì 26 febbraio 2018

sifa - nkembo na Ariwara

quando mi chiedo cosa sia pace, pace è questo canto di festa e pace è anche questa lettera d'amore, che non traduco, come per paura di rovinarne le parole.



sifa kwa mungu sifa kwa mungu djuni puni, AMANI dunia likwatu ema.
nkembo o likolo, o nse BOBOTO na batu na motema molamu.
gloria nei cieli, sulla terra PACE agli uomini di buona volontà.
chorale de Sainte Bakhita, Ariwara, 20 septembre 2016



Lettre d’un manifestant pacifique congolais à sa fille de trois ans,

Mon enfant,
ce dimanche, je sortirai. Il se peut que je ne rentre pas. Comme tous les soirs, tu guetteras mon retour pour me sauter au cou et m’embrasser chaleureusement.
Je ne pars pas pour casser ni voler le bien de quiconque. Je pars simplement marcher. Sans armes et sans haine. Je pars marcher pour que le Congo, notre Congo connaisse des jours meilleurs. Je pars marcher pour dire ouvertement mais pacifiquement à nos frères qui tiennent les mords du pays de le laisser aller vers des lendemains plus prometteurs.  Je pars marcher pour que l’espoir vous soit permis, à toi et à ceux de ta génération. La mienne a été sacrifiée par des politiciens égoïstes, toxiques et avides d’argent, courant constamment et aveuglément derrière l’enrichissement personnel et appauvrissant le pays au passage. Ils nous ont oublié. Ils ont vendu nos espoirs au moins offrant, sacrifié notre potentiel à l’autel de leur confort. Le pays n'arrête pas de sombrer.
Je ne vais rien faire d’illégal, simplement marcher, comme la constitution m’y autorise. Mais cela n’est pas sans risque. Car, Habitués aux acclamations imméritées, ils ne supportent pas la critique. Face à nos rameaux, ils préparent des mitraillettes. Aux bruits inoffensifs de nos pas, ils vont opposer des chars de combat, nos chants rencontreront le sifflement des balles.
Seulement, je refuse d'avoir peur, je refuse de reculer devant l’oppression, je refuse de cautionner la prédation d’État. sinon comment pourrais-je te regarder en face quand tu seras grande et te dire que je n’ai pas eu le courage de lutter pour ton avenir et celui de tous les enfants du Congo.
C’est pour toi, c’est pour eux que j'ai décidé de sortir. Si je ne rentre pas, sache que je ne t’ai pas abandonnée. J’ai simplement refusé de courber l’échine. Pour ma patrie et pour toi, mon enfant, je suis prêt à donner ma vie.

Ton papa qui t’aime.


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